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jeudi 6 juillet 2017

Coup d’œil dans le rétro

Coup d’œil dans le rétro ... drôle de titre pour une fin me direz vous? Alors pour tout dire, des coups d’œil dans le rétro j'en ai donné des centaines, des milliers au cours de cette année. D'abord pour anticiper le danger venant de l'arrière mais surtout pour observer le reste de la troupe évoluer ou encore afin d'accorder son propre rythme à celui de son entourage.
Et ceci est à appliquer tant sur la route que lorsque la journée est terminée. Une adaptation à travailler et dont on sort forcément grandi. C'est aussi le dernier article de ce voyage, alors plutôt que de faire un "bilan" qui pour moi est synonyme de fin et qui est aussi très utilisé dans ce monde économique qui n'a d'économique que le nom et dont nous avons été si éloignés pendant cette année. Nous avons donc choisi ce clin d’œil car une fois le coup d’œil passé et notre esprit rassuré, le regard se porte naturellement vers l'horizon; c'est à dire vers le futur et les très belles aventures qui nous y attendent.

Un coup d’œil dans le rétro ça peut donner ça aussi ...


Les chiffres

On va commencer par le truc simple, le truc après lequel nous ne courons pas plus que ça et qui ne consiste qu'à faire le relevé en fin d'étape: le compteur kilométrique. Alors il faut l'avouer, car même si nous n'étions pas là pour accumuler des "bornes", nous nous sommes laissés piéger par la beauté des paysages dans certains pays tels que la Grèce par exemple: Nous avions théoriquement 220 kilomètres à faire entre Athènes et Patras en ...12 jours; soit une petite balade de santé sur les bords du Golf de Corinthe. Eh bien c'était sans imaginer que ces paysages du bord de mer nous aient tant séduits. 
Il faisait beau et chaud, les routes calmes et les rencontres chaleureuses (hein Didier?), alors de 220 kilomètres nous sommes passés à 640 ... Comme quoi quand on aime, on ne compte pas. Et puis il faut le dire, nous sommes devenus accrocs, des mordus de la petite reine, ce drôle d'objet qui pollue peu et qui se moque des frontières. C'est ainsi que nous nous sommes gavés, incrémentant tous les jours nos compteurs au gré des rencontres et de notre soif de découverte.

- Kilométrage total: 13 700 kilomètres
- Dénivelé positif total: 85 466 mètres (quasiment 18 ascensions du Mont Blanc)
- Heures totales passées sur le vélo: 846 heures
- Altitude maxi : 4 700 mètres (Bolivie)
- Température mini rencontrée: -13°C (Pérou)
- Température la plus chaude enregistrée sur le vélo : 43°C (Cambodge)

Nous en avons encore quelques chiffres sous le coude, mais ceux ci dessus peuvent déjà donner le tournis, pour nous ils sont juste associés à des souvenirs.

Un p'tit vélo dans la tête c'est aussi des enfants restés en France qui ont voyagé avec nous pendant un an


La mécanique

Certains se demandent pourquoi au cours des précédents articles, nous ne parlions que très peu du côté mécanique du voyage. Je vais par ces lignes tenter de rectifier ce manque.
Il faut tout d'abord savoir que pour un si long périple (13 700 Km), nous étions préparés au fait qu'à un moment donné la mécanique allait mettre nos nerfs et notre confiance à rude épreuve malgré une préparation et des tests matériels effectués en amont.
Alors oui, nous avons eu des problèmes, rien de bloquant (casse d'un cadre par exemple). Nous avons toujours pu rallier l'arrivée pour mieux réparer ou trouver la clef manquante chez le garagiste du coin avec qui nous profitions de ce moment d'échange pour tisser des liens. Comme quoi il y a toujours du bon après une galère (pour peu que l'on puisse parler de galère).

Le tandem

Pour résumé, le tandem Pino a tenu toutes ses promesses: quelle belle invention! OK nous avons eu des problèmes de roue arrière avec des rayons qui lâchaient un par un au fur et à mesure que la maison se rapprochait (lui non plus ne devait pas avoir beaucoup envie de rentrer!).
Un frein arrière qui a trop chauffé. Pourtant Anne-Lyse pourrait témoigner que je les ai lâchés ces freins aussi souvent que c'était dangereux .... un pilote reste un pilote!
Le reste que du bonheur, un vélo rigolo le Pino? Un vélo étrange, un vélo qui attire tel un aimant. Du fin fond du Laos au centre ville de Nantes, un vélo qui ne laisse pas indifférent et favorisant les rencontres. Même Ophélie et Fred (Partir les pieds devant) en étaient jaloux. Eux qui voyagent depuis si longtemps assis sur leurs drôles de vélos couchés AZUB n'en croyaient pas leurs yeux. Les Vietnamiens snobant leurs engins pour mieux admirer le tandem Pino: presque vexant!

Dans les montagnes du Laos

Le vélo de Félix

Le vélo de Félix est en béton armé. Presque 2 ans de rodage avant le départ avec quelques courses de VTT, un trajet quotidien maison/école, son objet d'évasion avec son Papy, bref quelques milliers de kilomètres avant le départ. Une bonne révision, une paire de freins à disques par câbles et le tour est joué.
Félix n'a pas ménagé sa monture; chaque bosse a été sautée ou enroulée, chaque freinage retardé et chaque trou ... évité pris! Un vélo économique qui va bientôt avoir une seconde vie grâce à Anne-Lyse qui va prochainement profiter de ce nouveau jouet, rêvant de ballades avec son Papa ou son Papy sur les traces de son frère.

Félix sur piste vietnamienne

Le vélo de Magali

Le truc qui fâche, l'objet du voyage m'ayant donné le plus de fil à retordre, au propre comme au figuré. On a voulu lui donner une seconde vie au prix d'une rénovation dans les règles de l'art car d'un point de vue éthique, la récup, le recyclage (d'ailleurs il y a "cycle" dans ce mot, il ne faut pas l'oublier!), nous ne pouvions pas laisser ce joli cadre acier SUNN dépérir au fond du garage. 
Les "gros" problèmes ont commencé en Bolivie où le jeu de direction (pièce servant de lien entre le cadre et la fourche et permettant accessoirement de se diriger) n'a pas résisté aux kilomètres de tôles ondulées. Celui ci a été sectionné dans sa partie inférieure. Il relâchera en Nouvelle Zélande suite à des passages osés sur de magnifiques sentiers typés mountain bike. Nous le rechangerons une dernière fois en Turquie par un model acier qui tiendra jusqu'à la fin. Entre chaque réparation/bricolage, Magali a fait preuve de beaucoup de sang froid pour maîtriser un vélo ayant plus envie d'aller goûter du talus que de tirer droit entre 2 virages: chapeau!
Les échauffements engendrés dans les longues descentes du Laos ont eu tendance à déformer la jante arrière à cause de la chaleur à dissiper. Obligeant Magali à ne freiner que du frein avant, le tout avec une direction immaîtrisable: séance émotion garantie!

Au niveau des crevaisons, elles se comptent sur les doigts d'une mains pour les 3 vélos (soit 6 roues!): 4 crevaisons: merci SCHWALBE!


Notre essence

Il faut savoir que pour faire avancer nos drôles d'embarcations nous avons eu besoin d'énergie. Mais cette énergie, nous ne sommes pas allés la chercher en pillant le fond de la terre d'un or qui sent plus le mazout que la gaieté. Nous avons donc dû nous adapter à ce que les marchés et autres restaurants de rue nous proposaient au plus grand bonheur de nos papilles et au grand désespoir d'Anne-Lyse ...
Nous n'avons jamais eu vraiment de mal à nous rassasier. Les pays que nous avons traversés regorgent d'échoppes en tout genre. Un choix digne d'un hypermarché Leclerc sur seulement 15 mètres carrés dans le meilleur des cas.
Les marchés colorés et parfumés ne sont qu'invitation à la gourmandise nous qui le sommes par nature (gourmands). Les pâtes sont restées notre assurance vie. Un truc que l'on trouve partout et tout le temps. Toujours 500 grammes dans le fond de la sacoche et la vie est sauve! Nous en avons quand même englouties une bonne centaine de kilos sur un an: recherche de sucres lents oblige.
Je ne vous parle pas de la quantité de riz ingurgitée en Asie pendant 4 mois mais aussi en Amérique Latine car là-bas aussi le riz et la soupe servent de base à l'alimentation. Néanmoins, il faut savoir, que paradoxalement, un des pays où la recherche de nourriture a pu nous poser problème reste la France... Il faut anticiper les jours de fermetures ainsi que les emplacements géographiques car les bourgs ont progressivement migré vers de gigantesques centres commerciaux ressemblant plus à des temples de la consommation qu'à une épicerie de village italien permettant de refaire le plein, de boire un café et de discuter avec la population locale qui ne reste généralement pas insensible à notre mode de déplacement.
Ces zones commerciales sont aussi notre hantise car souvent rien n'est vraiment aménagé pour les vélos. Pistes cyclables manquantes, ronds points, conduite nerveuse, 4 voies, .... a croire que rien ne changera vraiment. Mais qu'importe, car nous, les P'Tits Vélos, nous croyons encore au commerce de proximité et nous tentons de fuir le reste.

Qui dit mieux?


Traversée de la France

Nous sommes arrivés en France par Nice et la Côte d'Azur (voir article précédent) et nous avons tenu ... 2 jours avant de craquer pour un itinéraire plus en phase avec notre façon de voyager, c'est à dire plus calme et plus authentique à notre goût. Très vite nous sommes arrivés à Montpellier où de la famille nous attendait pour quelques jours de repos avant de rencontrer une nouvelle famille en pleins préparatifs pour leur grand voyage à eux et à vélo surtout: La planète à bicyclette .
Après quelques journées de vélo avec un vent de face qui nous en a fait voir de toutes les couleurs, nous avons retrouvé le canal du midi et son halage défoncé. Nous connaissons bien cet itinéraire emprunté 3 ans plus tôt où rien n'a vraiment changé. La piste est toujours aussi mauvaise (racines, trous, manque de balisage, ...) et les platanes fraîchement plantés ne donnent pas encore l'ombre espérée.
Rien de grave car nous rentrons et les enfants sont tout excités à l'idée de retrouver bientôt leur famille et leurs amis. Les piscines des campings et la possibilité de parler tous les jours français leur donnent encore plus la sensation d'être en vacances et non en voyage.

Nous profitons de cet itinéraire pour dormir chez des familles ayant elles même fait ce style de long voyage (Allons voir si la Terre est ronde, les Zwoofs, ....). Nous refaisons le monde au bord d'une piscine ou autour d'un verre de vin (ou parfois les 2!). Nous prolongeons ainsi le voyage et échangeons les bons tuyaux pour d'éventuelles futures destinations.
A Toulouse nous empruntons le canal latéral à la Garonne qui lui est en parfait état d'un point de vue vélo. Les platanes sont bien présents et les aménagements sont à la hauteur. Nous nous régalons en enchaînant les kilomètres, nous rapprochant ainsi un peu plus chaque jour de la maison.

Bonne idée de balade en famille par exemple ce canal

La traversée de Bordeaux n'est qu'une formalité tant les aménagements pour cyclistes sont à la hauteur. Un exemple que beaucoup d'agglomérations françaises devraient suivre.
Les longues lignes droites de pistes cyclables girondines nous conduiront à Lacanau où nous découvrons la Vélodyssée (itinéraire faisant partie des eurovéloroutes). Cet itinéraire interdit aux voitures traverse de grandes forêts où l'odeur des pins nous rappelle les vacances de notre enfance. Petit à petit nous nous refaisons à l'idée que nous rentrons, tout en douceur, comme nous l'imaginions.
Cette piste cyclable reliant Hendaye à Roscoff est une superbe idée pour les familles ou les personnes souhaitant s'initier au voyage à vélo. Nous avons particulièrement apprécié les traversées de marais charentais ou vendéen. 
Le nombre important de cyclistes croisés sur ces pistes prouve qu'économiquement, le voyage à vélo à la journée ou sur plusieurs semaines n'est pas à négliger pour bon nombre de commerçants.



Couché de soleil sur l'Atlantique

Petit à petit, les Papys, Mamys, collègues sont tour à tour venus nous rejoindre pour une soirée ou pour quelques kilomètres. Plus la date d'arrivée se rapprochait, plus nous prenions conscience que ce voyage était aussi celui des autres. C'est à dire des proches nous ayant suivi au travers de ce blog, leur permettant de voyager grâce à nos récits et à nos photos.


Rencontre improbable....

2 familles autour du monde sur cette photo


Les derniers jours, la pluie c'est invitée à la fête, nous rappelant nos origines bretonnes. Chaque averse est prétexte à s'arrêter à l'abri d'un pont ou des arbres. La nature faisant bien les choses retardant ainsi au maximum notre arrivée histoire de profiter jusqu'à la dernière goutte de cette Aventure.


Félix à la barre: sérieux!

Un peu moins sérieux quand même

Les derniers kilomètres à 4 (entre Guipry et Bourg des Comptes) la veille de notre arrivée se déroulèrent en silence. Chacun sur son vélo, la tête baissée et les pensées dans les nuages retraçant ces moments si riches. Nous sommes entre 2 mondes: celui du voyage et celui qui nous attend ....
Malgré tout le fait de retrouver nos amis pour notre dernière nuit sous la tente nous réchauffe le cœur. Et lorsque Magali demande à la gérante du camping de Bourg des Comptes:
- Mag:"Sur quel emplacement peut on poser la tente pour la nuit?"
- La gérante (le sourire en coin):"Dans le champ derrière...."
- Mag: "Ah bon..."  Un peu dégoutée quand même car pour notre dernière nuit on espérait mieux!
Et là en se retournant nous apercevons un chapiteau dans le fameux champ et l'on comprend tout à coup que nous sommes attendus ...

Toute la joie de Félix (casque) retrouvant ses copains après un an

Les Kerbarrés exacts au rendez vous

La soirée qui suivit fût mémorable grâce à la présence de nos familles, des parents et enfants de l'école, des Kerbarrés (notre club de VTT) qui ont assuré l'ambiance comme eux seuls savent le faire. nous avons eu la chance de retrouver nos amis québécois rencontrés au Vietnam et avec qui nous nous étions donné rendez vous ici même: quelle surprise! 
Jérôme (la Terre dans le guidon), quand à lui assurant la partie musique (bretonne) à la plus grande joie des enfants.

Nous avons eu une très belle surprise avec cette soirée. Nous n'avions rien vu venir (ou pas grand chose) et nous prenons ainsi conscience que nous allons être bien chez nous (aussi), entourés de gens que l'on aime et rien que pour ça, nous sommes heureux de rentrer: Merci Katell et Franck.

Le réveil du lendemain fut compliqué pour certains plus que pour d'autres. Certainement à cause de ce satané ananas .... 
Le temps est gris, légèrement pluvieux et c'est donc humide que nous replions une dernière fois notre tente. Il y a du monde, un peu de rangement à faire mais nous sommes à l'heure pour la photo de départ.

Petite pause photo le long de la Vilaine

Les copains de Félix en tête du cortège

C'est donc parti sur ces chemins que nous connaissons si bien. Nous sommes à une vingtaine de kilomètres de la maison et la dernière (grosse) côte n'est qu'une formalité après touts celles escaladées durant cette année. Le cortège avance tranquillement vers Bourgbarré, les enfants ouvrant la marche et encadrés par les membres du club de VTT. 
Nous faisons une pause photo sous la pencarte de notre commune avec la sensation que cette fois nous y sommes.

La boucle est quasiment bouclée

Il reste 2 kilomètres que nous aurons la chance de faire à 4, le reste de la troupe nous suivant à distance. L'émotion est bien présente lors de la traversée du bourg et au passage devant l'école de Félix et d'Anne-Lyse.
Ça y est nous y sommes, maison en vue. Pas grand chose n'a changé, pas de mot, juste de l'émotion et la prise de conscience que notre rêve vient de se réaliser; à nous maintenant d'entretenir la flamme ...

Devant notre maison

Dernier kilomètre





Pour conclure: 

-Si c'était à refaire?

A chaud, nous dirions OUI (les parents) et NON (les enfants). Donc pour trouver un compromis, nous dirions que nous repartirions moins longtemps (3/4 mois) avec moins de vol (ou pas du tout) et sur un seul continent.

-L'avenir

Rester en lien avec la nature qui nous entoure et en prendre soin. Le monde de la consommation nous rebute; à nous de faire le tri entre le nécessaire et le superflu.
Une grande envie de repartir, toujours à vélo normalement. Les enfants ont envie d'apprendre davantage l'anglais et l'espagnol. Et enfin, le souhait de plus prendre le temps de vivre et arrêter de courir.
Il va falloir se réadapter à une vie que certains nomment "normale". Mais après ce voyage hors normes, nous nous demandons bien où est la normalité dans nos vies européennes? Quoi de plus normal: se lever et découvrir le monde qui nous entoure, chercher à dormir et à boire ou alors sauter dans sa voiture déjà tout stressé en jouant au bon soldat afin de répondre aux exigences d'une entreprise cotée au CAC 40.... cherchez l'erreur.

Bref, comme le disait Einstein:"La vie c'est comme la bicyclette; si tu t'arrêtes tu tombes". Alors, on ne va pas s'arrêter: c'est promis!


Pour finir, quelque chose de banal mais ô combien important. Nous souhaitons remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de ce voyage. Que ce soit un apport financier, matériel, moral, mais aussi toutes les maisons qui se sont ouvertes pour un peu de chaleur. Un fruit offert sur le bord de la route, une main tendue, un sourire, .... sans vous rien ne serait possible.

Mille fois Merci les Amis.





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mercredi 14 juin 2017

Les P'tits Vélos débarquent!!!!

Et bien voila, c'est fait .... nous sommes de retour depuis fin mai sur notre terre natale, après avoir traversé 13 pays et escaladé quelques belles montagnes!

Frontière franco italienne (Menton)

C'est donc par la Côte d'Azur que nous redécouvrons la France. En fait, nous avons modifié notre itinéraire pour cause de col encore fermé dans les Alpes (col de Lombarde), nous privant ainsi d'un dernier passage en montagne, qui nous faisant pourtant rêver. Nous nous souviendrons de cette arrivée puisque nous voulions traverser Monaco, histoire de se dire que même avec de simples vélos, nous aussi nous étions capables de nous enrichir (au moins culturellement...).
Mais nous n'aurons pas la possibilité de descendre le caillou (ou rocher) car c'était jour de Grand Prix de F1. A vrai dire, ça ne nous a pas perturbé plus de 5 secondes, vu la bosse que nous aurions dû escalader.

Les P'Tits Vélos n'auront peut être jamais ces yachts .... mais ils sont riches de tellement de souvenirs ! 


Une côte différente de ce que l'on a connu en Grèce...




Nous nous paierons même le luxe de monter les "marches" du festival de Cannes au lendemain de la remise des prix. Aujourd'hui, les stars c'étaient les P'Tits Vélos!


Les P'Tits Vélos en tenue de soirée!

Nous tiendrons ... 2 jours, jusqu'à Fréjus (ah, Roc d'Azur, quand tu nous tiens!) sur ces routes déjà sur fréquentées, où la moindre pause pipi se révèle presque plus compliquée que de trouver un lieu de bivouac au milieu de La Paz!
Nous bifurquons donc très vite dans l'arrière pays varois, sous un soleil de plomb et mais sur des routes bien tranquilles et aussi parfois bien pentues. Les campings sont d'un coup plus sympas, à taille humaine et la vue est beaucoup plus sauvage.


C'est donc en quelques jours que nous arriverons à Aix en Provence chez Yann et Elodie, rencontrés quelques semaines plus tôt à Venise, et qui nous ont gentiment invités chez eux. Drôle d'impression quand même lorsque le pharmacien du village nous accoste et nous demande si nous sommes bien la famille "unptitvelodanslatete"? Le magasine "Carnet d'Aventure" dont nous nous sommes beaucoup inspirés ces dernières années a, semble t-il, parlé de nous ces derniers mois!
Nous sommes d'un coup heureux de retrouver notre langue natale et ainsi de pouvoir échanger sur notre voyage de façon très naturelle.


Nous prendrons ensuite la direction de la région de Montpellier (Boisseron) en voiture, car le timing se resserre et ce bond de 150 kilomètres va nous permettre de nous reposer avant de nous élancer dans la dernière ligne droite.
Nous nous reposerons en famille puisque Catherine (ma cousine), Colin et les enfants nous reçoivent dans leur charmante maison, avec une belle surprise à la clef: la visite de ma soeur et de la cousine de Félix et Anne-Lyse, que nous n'avons pas vues depuis quasiment un an.

Du bonheur en barre: une maison où nous nous sentons bien et des êtres chers autour de nous .... que demander de plus?

Nouveau départ pour une dernière ligne droite de 1000 kilomètres

Félix devant "son" village .... désolé


Les batteries sont rechargées, les pneus changés, nous repartons motivés et reposés vers le canal du midi et plus précisément à Sète où nous retrouvons les pistes cyclables dangereuses  et la circulation qui nous font regretter l'arrière pays. Les campings ressemblant la plupart du temps à de véritables parcs d'attraction, nous n'avons qu'une hâte: retrouver nos bivouacs ... si près de la nature!

De la tourmente nous en avons eu (un peu), mais pas de quoi nous stopper!

Nous alternons donc les hébergements en warmshowers, les bivouacs et quelques campings (à taille humaine!). Nous passerons la nuit chez une famille qui habite près de Montpellier et qui part sur nos traces en Juillet prochain avec 2 enfants.
Nous retrouverons aussi un ami rencontré sur les routes de Nouvelle Zélande, en novembre dernier: Heino. Nous le surprendrons en plein travail, sur les rives du canal du midi. Il nous offrira le gite et beaucoup plus encore!

Soirée endiablée avec Heino

Quand un voyageur rencontre un autre "grand" voyageur, ils se racontent des histoires ... de voyage!

Au moment où vous lirez ces lignes, nous serons certainement du côté de Bordeaux ou bien à flâner sur les bords de l'Atlantique. Nous profitons de ces derniers instants qui en appellent d'autres. Nous ne sommes pas spécialement pressés, juste l'envie de vous revoir .... le 01 Juillet?

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jeudi 1 juin 2017

L'Italie, l'autre pays du vélo

Quelle belle découverte ce pays voisin du nôtre! Non pas que les pizzas soient excellentes, ça, nous n'en doutions pas un instant, mais que les pistes cyclables et autres aménagements routiers soient aussi présents est une initiative qui devrait être dupliquée dans nos régions. Il y a certes, encore beaucoup à faire pour arriver au niveau des Pays Bas par exemple, mais grâce à ces choix, qui à mon avis ne datent pas d'hier, les italiens prennent plus facilement le vélo pour se rendre au travail ou bien aller faire les emplettes en ville .

Et ça tombe bien puisque le vélo est notre moyen de déplacement, alors ici, en Italie, nous trouvons "chaussure à notre pied". Bien sûr, il y a parfois des tronçons qui nous obligent à nous noyer un peu plus dans la circulation mais nous retombons toujours sur de petites routes de campagne traversant champs de vigne ou de blé.

Venise, une ville humide (ciel et mer ce jour là!)



C'est donc par Venise que nous découvrons l'Italie, avec une arrivée un peu mouvementée car nous avons débarqué du ferry en provenance de Grèce à 3 heures du matin après une très courte nuit. Pas de bol au niveau de la météo cette nuit là car il pleut, il fait froid et la vingtaine de kilomètres à avaler pour rejoindre l’hypothétique camping repéré ne nous enchante guère! Nous sortons du bateau ne sachant plus très bien ce qui nous arrive, au beau milieu d'une zone portuaire illuminée par la raffinerie voisine. Côté romantisme, pour une arrivée à Venise, il y a mieux!

Alors, nous prenons la (sage) décision de finir la nuit sur les bancs du hall d'embarquement de la gare maritime, un enfant sous chaque bras et le tour est joué. La machine a café n'est pas loin et il ne reste plus qu'à attendre que le jour se lève et que la pluie cesse.



Avec notre compagnon pèlerin Jean Baptiste 

Il y en aura au moins 2 qui auront la forme!


C'est ainsi que nous arrivons sur un très joli camping au porte de la cité des eaux. Nous y rencontrerons une sympathique famille française: Yann, Elodie, Titouan et Clélie, avec qui nous visiterons Venise le lendemain. La météo n'est pas vraiment au rendez vous mais qu'importe car cette ville mérite le détour.
Nous déambulons ainsi dans les rues de Venise comme bon nombre de touristes, tout en observant la vie des bateliers et l'organisation atypique mise en place pour ravitailler les magasins ou entretenir les maisons: livreurs, maçons, ..., tous disposent du même moyen de déplacement: le bateau!

Nous avons beau être en semaine, il a beau pleuvoir, il y a (pour nous) énormément de monde dans les endroits touristiques: place St Marc,etc... Mais dès que nous retrouvons les petites ruelles, tout devient plus respirable, plus tranquille. Nous découvrons ainsi une ville qui nous enchante et nous charme à sa manière ...


Ruelle tranquille de Venise

Nombreuses boutiques vendant des masques pour le carnaval

Même pas de pédalos pour les P'Tits Vélos, histoire de garder le rythme!

Place St Marc


Gondoles vénitiennes


Après cette journée balade, nous reprenons nos vélos en direction du fleuve "le Pô" où passe l'Euro vélo 8 (route que nous avons empruntée en Grèce et qui relie Athènes à Cadix en Espagne). Nous quittons l'agglomération de Venise et ses zones industrielles par des 4 voies et autres grands ronds points avant de retrouver des routes plus tranquilles qui nous emmènent au bout de 80 kilomètres sur les rives du Pô.

Pas de problème pour le ravitaillement car nous nous rendons très vite compte qu'en Italie, les grandes surfaces n'ont pas encore fini d'engloutir les petits commerces de proximité, contrairement à ce qui s'est passé ces dernières années en France. 
Nous échapperons de justesse à un violent orage durant lequel des grêlons gros comme des billes  s’abattront sur le toit du préau qui nous sert de refuge. On l'a échappé belle car c'est arrivé en 2 minutes. Nous décidons alors de vite trouver un abri pour la nuit.
Coup de chance puisque nous trouvons refuge dans une cabane "en dur", tout équipée (sans fenêtre ni porte, faut pas exagérer quand même!) et relativement propre. Nous déplions notre bâche et le tour est joué: trop facile!

Notre squat "de luxe" avec le message qui va bien!

On a juste pris un peu l'eau en pleine nuit quand le deuxième orage est arrivé!

C'est ainsi que pendant plusieurs jours nous longerons ce fleuve en suivant ses méandres, le tout sur une digue permettant aux habitations et aux surfaces agricoles de se prémunir des inondations. C'est plat, c'est toujours un peu le même paysage, nous passons d'un champ de céréales à un champ de maïs. Les villages bordant ce fleuve sont très calmes, il ne faut pas rater les ravitaillements. Nous sentons qu'ici aussi la ruralité ne doit plus beaucoup intéresser la jeune génération... au profit des villes dont la population augmente.
Heureusement, certaines crevaisons ou séances de mécanique viennent agrémenter les journées.

Anne-Lyse s'est découvert une passion pour la mécanique durant ce voyage...

Comme nous nous ennuyons un peu, nous rallongeons les journées de vélo en allant  parfois jusqu'à battre notre distance maxi et ainsi passer la symbolique barre des 100 kilomètres, pour la première fois en ce qui concerne Félix et Mag.
La chose qui nous aura vraiment emballés le long de ce fleuve, est la facilité avec laquelle les bivouacs  sont faciles à trouver, tous plus tranquilles les uns que les autres. A ce niveau-là, on se régale!

Compteurs de Félix et de Magali

Félix, un brin joueur, veut tenter sa chance

Même en y mettant  la meilleure volonté du monde, ça ne passe pas!

Nous nous arrêterons dans certaines villes assez importantes le long du Pô: Pavia par exemple, où nous resterons 2 jours, ou Crémona, qui a eu la bonne idée de fermer son seul et unique camping. Fort heureusement et en observant la carte, nous avons repéré un terrain de moto cross le long d'un canal à la sortie de la ville. Il y a des signes comme ça...
C'est ainsi que nous avons demandé l'hospitalité aux membres du moto club de Crémona. La famille du moto cross nous a sauvé la mise ce jour là car nous nous sommes installés dans le paddock. Nous étions partagés entre les images du Giro qui passaient à la télévision et les pilotes qui évoluaient sur une piste qui ne me donnait qu'une envie: aller m'amuser avec eux sur un terrain parfaitement tracé. Nous avons donc passé une nuit confortable après avoir profité des douches et autres commodités: cool.

Félix à l'approche d'un terrain de camping  moto-cross qui nous va bien!

Assez vite nous apercevons les contreforts de la chaîne des Alpes qu'il va falloir franchir pour passer la frontière. Difficile de se dire que de l'autre côté de ces montagnes c'est la France!
Nous devons choisir le passage qui nous correspond le mieux (circulation, dénivelé, kilométrage, ...) et nous optons pour le col de la Lombarde. Et il s'avère que c'est un mauvais choix puisqu'il encore fermé suite aux dernières chutes de neige. Nous voulions passer ce col et redescendre côté français par Isola puis filer vers Nice.

Chaine des Alpes au fond

Très belle église italienne

Nous choisirons une route plus au sud, grâce à une trace GPS récupérée sur un site décrivant l'Eurovélo8. Nous nous engageons donc sur cet itinéraire du Piémont, qui est on ne peut plus joli, mais les monts que nous commençons à passer nous inquiètent quand même un peu pour la suite. Les organismes souffrent dans les montées, les freins chauffent dans les descentes, bref une belle partie de manivelle s'annonce.

Des ronds points comme nous les aimons!

Camping avec piscine ce soir là. On peut voir ce qui nous attend en face...

Des côtes bien "casse pattes" qui ne dérangent pas Anne-Lyse?


Par le plus grand des hasards, le samedi 27 Mai, nous sommes arrêtés par une route barrée et un mini bouchon en pleine campagne. Nous nous demandons bien pourquoi il y a autant de monde au bord de la route à cet endroit. En fait nous arrivons juste au moment où les coureurs cyclistes du tour d'Italie, le Giro, coupent la route que nous avions choisi d'emprunter. Ni une ni deux, nous posons les vélos et courons avec les enfants pour encourager les coureurs (film ci dessous).
Félix est aux anges (moi aussi), nous assistons au démarrage d'une échappée et même si ça va vite, l'ambiance est au rendez vous. Nous reprenons alors le parcours emprunté par les pros quelques dizaines de minutes avant nous. Les spectateurs ou bénévoles encore présents nous regardent passer, ébahis! Tous se demandent ce que nous faisons ici et très vite leur étonnement se transforme en encouragements.


Pour en revenir à notre parcours, les montagnes deviennent de plus en plus présentes, de plus en plus hautes et ça fait de plus en plus mal aux guibolles! Qu'importe car ce n'est certes pas facile, mais nous sommes surtout très tranquilles. Nous traversons des champs d'oliviers en terrasse, des forêts de hêtres de toute beauté; le tout au milieu d'une circulation quasi inexistante.
Les côtes sont parfois longues de plus de 20 kilomètres, nous prenons certaines journées quasiment 1500 mètres de dénivelé positif. Au final, nous sommes épuisés mais heureux de nous retrouver au milieu de ces montagnes.
Les lieux de bivouac sont parfois difficiles à trouver tant les vallées sont escarpées. Nous devons chercher, fouiner chaque petit chemin afin de débusquer le lieu idéal qui nous fera passer une nuit réparatrice. A chaque fois c'est un jeu que nous aimons, rester discrets et se retrouver au milieu de nulle part....

Même pas mal!

Montagnes en vue: chouette!

Anne-Lyse pédale de mieux en mieux.... Photo trompeuse!


Villages magnifiques souvent accrochés à la montagne

repos salvateur après 4 heures de montée ce jour là....


Nous avons eu très chaud en Italie et parfois il faut trouver des solutions pour les devoirs

Bivouac le long d'une falaise sur une route abandonnée ...

ou dans un chemin abandonné le long d'une autre falaise?


Pour tout dire, dans ces différents cols escaladés, nous avons croisé bon nombre de cyclistes italiens, suisses, allemands, français, ... Mais surtout, nous nous sommes souvent fait doubler par ces sportifs équipés de très beaux vélos carbone et dans ces moments nous avions une soudaine envie d'aller tester la résistance du plus ou moins jeune retraité qui nous doublait à 10 kilomètres heure de plus que nous. Mais à part Félix, qui démarrait à chaque fois dans la roue de l'attaquant, et bien moi je restais scotché à 8 à l'heure, assis sur mes 90 kilos (avec Anne-Lyse). J'avais beau me mettre debout sur les pédales et arracher le guidon ... mais rien ne se passait. Alors, maintenant je n'ai qu'une envie:  remonter sur mon vélo de route presque carbone et aller jouer dans la montagne, histoire de rétablir l'ordre des choses ... juste pour rigoler.
Notre fierté en a pris un coup à ce petit jeu, mais ce que nous retiendrons par dessous tout restera leurs encouragements et leur tête lorsqu'ils voyaient débarquer ce drôle d'équipage en haut des cols!

Partie du profil altimétrique que nous avons effectué sur nos derniers jours en Italie



Je vous laisse avec la vidéo suivante où l'on voit aperçoit les coureurs du Giro, vous pourrez apprécier les prouesses de Félix en descente (il n'a aucun problème en montée non plus...) et la façon dont parfois nous préparons un bivouac (au moins pour la partie toilette).







Le prochain article sera écrit de France sur la France. L'aventure touche (bientôt) à sa fin. Nous ne vous remercierons jamais assez pour tous vos messages d'encouragements, c'est une des raisons qui nous pousse à rentrer!

Bonne fin d'année scolaire à tous et surtout préparez bien les vacances: n'oubliez pas les vélos! Mais avant n'oubliez pas notre rendez vous du 1er Juillet!

  
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